Commémoration du 5 décembre à Lausanne  

Les victimes civiles et militaires de la guerre d’Algérie (1954 à 1962) ont été honorées lors d’une brève cérémonie au monument aux morts lausannois du Bois-de-Vaux devant lequel se tenaient les porte-drapeau de l’UACF. Deux brèves allocutions, du Président de l’UACF, Dominique Vanthier, puis du Président de l’ARRAN, Claude Capeau, sur un texte de Jeannine Berthier, ont rendu hommage aux défunts, aux blessés, aux harkis, aux rapatriés. Une bougie du souvenir a été allumée. La réunion s’est terminée par un traditionnel couscous apprécié dans la bonne humeur par de nombreux convives au restaurant de la Pinte Vaudoise à Pully.  R. Narguet

 

Dominique Vanthier, Président de l’UACF-SR

Message de Madame Jeannine Berthier, Vice-Présidente de l’A.R.R.A.N., 
lu par le Président Claude Capeau

AMI, souviens-toi du petit matin blême quand tu as dû remplir, à la hâte, ta valise ne sachant qu’y mettre, quelle était la priorité ? Des choses sans importance mais tu y tenais ! Tu étais tellement troublé depuis la veille où tu avais trouvé dans ta boîte aux lettres une petite chose faite avec une boîte d’allumettes dans laquelle un petit papier, avec ces mots : « LA VALISE OU LE CERCUEIL ». Ton esprit s’embrouillait, naïf que tu étais, car tu avais cru aux accords d’Evian ! Les personnes et les biens ne devaient-ils pas être protégés pendant 5 ans, alors que le sang coulait dans les rues ? Hagard tu as tourné ta clé dans la serrure, laissant tes « biens vacants », geste dérisoire. Tu ne pouvais pas croire que c’était sans retour et que ton cœur serait brisé : c’est dans cet état de sidération que tu as pris le chemin du port …
SOLDAT, souviens-toi quand on t’a parachuté dans les djebels pour une guerre qui n’avait pas de nom et que l’on nommait pudiquement « événements ». Tu t’es comporté vaillamment, des amis sont morts, d’autres blessés cruellement. Tu croyais à la victoire, puisque sur le terrain c’était gagné, mais… ce n’était qu’un leurre !
HARKI, souviens-toi de ta fidélité à la France, tu avais choisi ton camp. C’est toi « le dindon de la farce », le plus humilié, car la France, elle, t’a laissé tomber. L’Algérie t’a renié, tu y étais en danger de mort ! En France, tu n’as pas été bien reçu. Il a fallu 50 ans pour que la Patrie reconnaisse ta bravoure.
TOUS ET TOUTES, souvenons-nous ! 

Claude Capeau, Président de l’ARRAN